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 Au-delà du mur, l'inconnu (Solo)

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Shado Kodokuna

Shado Kodokuna


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Au-delà du mur, l'inconnu (Solo) Empty
MessageSujet: Au-delà du mur, l'inconnu (Solo)   Au-delà du mur, l'inconnu (Solo) EmptyMer 18 Mar - 17:46



Après avoir retrouvé le prince héritier de Kyang, Katsutani Tsunahiro, au fin fond d'une grotte, elle-même au fin fond de ce bourbier immonde qui régnait sur le Nord-Ouest de la Forêt d'Ossoro, je m'étais attendu à un piège. L'accession à la grotte avait été bien trop aisée pour ne rien cacher derrière. Aussi, ouvrant la marche à la demande de Sukeharu, j'avais conservé un état d'alarme constant, captant chaque bruissements, chaque craquement, chaque son, et observant frénétiquement l'obscurité de l'étroit couloir que nous traversions. Et pourtant rien ne vint. Nous étions sortis de la grotte sans encombres, et de retour à l'air libre, notre seul comité d'accueil était le silence. Et la clarté, car l'étrange brume qui s'était abattue sur les lieux quelques jours plus tôt, et qui se faisaient plus qu'omniprésente dans cette zone, s'était complètement dissipée. Les soldats s'en étaient réjouis, pas moi. Sans me retourner, je continuais d'avancer tout en marmonnant continuellement à moi-même: C'est trop facile. Car c'était cela, ni plus ni moins. Je gardais de très mauvais souvenirs de mes précédents passages au bourbier. Combien de fois avais-je frôlé la mort en ces lieux. Le moindre relâchement, la moindre seconde d'inattention vous était normalement fatale ici, comment cela se faisait-il qu'il soit si vide? C'était à n'y rien comprendre.

Au final, cela avait joué en notre avantage. Sans la moindre opposition à outrepasser, nous avions pu marcher jusqu'à l'orée de la forêt bien plus rapidement que prévu. Là s'était dressé devant moi l'impressionnant spectacle: les Portes Chaudes, comme elles étaient nommées en Kyang, s'imposaient à ma vue, toute majestueuse qu'elles étaient. Dans peu de temps, le retour de l'expédition de sauvetage du prince impérial serait annoncé, et apparaîtraient aux yeux des badauds des hommes différents de ceux qui étaient partis. Tous n'étaient pas revenus, l'expédition originelle ne comportait que le Prince, mais c'était cela que les gens retiendront. Les guerriers recevront les honneurs. Mais moi, je ne serais pas là. Je ne pouvais me résoudre à quitter Ossoro sans m'être expliqué pourquoi les choses avaient été si simple. Aussi, quand Sukeharu m'avait proposé de continuer ma route à leurs côtés, je n'avais pas hésité très longtemps avant de répondre.

La proposition est bien sympathique, mais je n'ai jamais trop accroché au principe même des protocoles. Alors je vais plutôt rester ici. Vous avez dit plusieurs fois que vous n'étiez pas chez vous dans cette forêt. Et c'est vrai. Moi par contre...

Sur ces mots, je jetait un dernier coup d'œil aux murs de Kyang, rabattait ma capuche sur mon crâne, et rebroussait chemin, direction le danger, mais aussi la désormais familiarité de ces bois. Mon seul regret était finalement de laisser derrière moi l'étranger guerrier et celle qu'on nommait chamane. Un jour peut-être nos chemins se croiseront à nouveau. Mais pour l'heure, je veux des réponses.

Cinq mois passèrent, jusqu'au cœur d'Eternok, la saison des Dieux. Dans le forêt, je n'avais rien trouvé. J'en avais pourtant arpenté les moindres recoins, examiné les zones de combats, cherché des traces de pas. Rien, mes seuls découvertes furent une tanière de loups et un terrier de lapins. Cinq mois de plus, qui portait la durée de cet exil en terres sauvages qui était le mien à 9 mois. Neuf longs mois durant lesquels j'étais plusieurs passé près de la folie. La solitude était ma seule compagnie, et elle ne m'avait quittée que le temps d'une expédition qui ne me concernait même pas, et durant laquelle j'avais pu me rendre compte d'une chose: rien n'était plus excitant à mes yeux que le frisson des combats, et aucune chose sur terre ne me procurait autant de plaisir que le meurtre d'un ennemi. Je n'avais pris qu'une seule vie humaine, certes possédée, mais humaine quand même. Et pourtant, c'était à cet instant morbide que je m'étais senti dans mon élément. Et en cinq mois, un chuchotement irrégulier dans mon crâne s'était mué en une voix claire et distincte:

Tu es un Assassin. Tu es fait pour tuer.

C'était si vrai. Le meurtre est le seul élément de ma vie que je maîtrise parfaitement. Prendre une vie humaine, sentir le dernier souffle de ma victime comme une brise fraîche sur mon visage. Entendre le bruit sourd d'un crâne tombant au sol, la jouissance ultime. Rien que penser à ôter une vie me fait sourire, et ce sourire s'élargit d'autant plus lorsque je pense à la mentalité qui était mienne à l'heure de pénétrer dans la forêt d'Ossoro pour la première fois. Je ne veux plus tuer... Cela à coûté la vie à une amie. Je ne veux plus de cette vie de meurtrier. J'aurais ri de la personne que j'étais. Car moins d'une année plus tard, je me rends compte que cette vie me manque.

Avec le recul, les mois passés aux côtés de Miu avaient été les plus heureux de ma vie. Je tuais sans vergogne, et œuvrait pour une certaine forme de justice. Certes j'étais à la rue, mais après les branches dures d'Ossoro, la première pile de déchet venus me semblerait le plus beau des cadeaux. C'était cela que je voulais. Tuer et faire le bien. Deux notions pourtant si opposées! Néanmoins, cela forme un nouveau but pour moi. Je sais ce que je veux faire, en attendant le grand jour qui marquera ma vengeance. Et alors que fais route, sautant de branche en branche, je continue de répéter les mêmes paroles.

L'entraînement est terminé. Désormais, la Lame du Chaos reprend du service.

Mes pas, ou plutôt mes sauts, me mène là où tout s'était déjà fini cinq mois plus tôt. De nouveau, les Portes Chaudes, limites sud de l'Empire Kyang, se dresse face à moi. Je suis prêt à revenir à la civilisation. Du moins mentalement, car mon apparence est celle d'un fou. Mes cheveux sont tellement long que j'ai du les attacher en une queue de cheval avec des racines nouées entre elles, et ma barbe est si fournie que je pourrais y fourrer mon poing entier. Mais hormis cela, je suis prêt. Cette vie dans la forêt m'a endurcie, et m'a rendu encore plus fort que je ne l'étais déjà. Un jour viendra où j'accomplirais ma vengeance. Ce jour-là, je tuerais de ma Lame le Commandeur des Lunes Rouges et l'Empereur de Soriyeo, plongeant le Royaume dans le Chaos. Mais ce jour n'est pas encore là. Pour l'heure, c'est l'Empire Kyang qui m'attend, et ceux qui gangrène ses terres ne seront bientôt plus. Du moins je l'espère. Me présentant devant la grande porte, je pénètre dans l'inconnu.
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