De sang et de soie.
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 Cour de l'angle Sud [libre]

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Chün Müdân

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MessageSujet: Cour de l'angle Sud [libre]   Cour de l'angle Sud [libre] EmptyDim 7 Sep - 2:30

Chün Müdân s’était réveillée au lever du soleil, comme chaque matin et avait bu son infusion de thé parfumé au jasmin, posée à côté de son lit par sa nourrice, Hüxï, à petites gorgées en laissant le liquide chaud descendre le long de sa gorge dans tout son corps encore alangui de sommeil. Puis elle s’était assise devant sa coiffeuse et fit tinter une petite cloche d’argent. Hüxï accourut aussitôt pour lui dénouer la natte qu’elle avait tressée la veille et brosser sa longue chevelure avec dévotion.

- As-tu bien dormi, petite Maîtresse ?
- Comme un ange, ma bonne Hüxï, comme un ange !
- Quelle tenue veux-tu porter aujourd’hui, petite Maîtresse ? Dois-je brosser ta robe d’ivoire ou celle couleur de jade ?
- Je vais aller m’entraîner au tir à l’arc ce matin, donc prépare-moi ma tenue de combat. Ensuite, je ferai ma toilette et je mettrai mon hanfu mauve. Pour l’heure, contente-toi de torsader mes cheveux autour de mon visage en laissant pendre une tresse dans mon dos et apporte-moi du riz et du lait pour mon petit déjeuner.
- Oui petite Maîtresse.

Hüxï s’affaira autour de la jeune femme, lui soignant sa longue chevelure d’huile parfumée avant de la coiffer selon ses désirs. Puis elle disparut quelques instants avant de lui rapporter un plateau garni d’un bol de riz, d’une tasse de lait et de quelques fruits qu’elle espérait lui voir manger. Elle déplorait la maigreur de sa maîtresse et essayait, par tous les moyens d’augmenter sa nutrition. Tout en la surveillant, elle sortit la tenue qu’elle désirait porter pour son entraînement : une tenue d’homme qu’elle désapprouvait mais sa Chün ne voulait pas en démordre.

La jeune femme avala quelques bouchées de riz avant d’avaler son bol de lait et se leva pour enlever sa tenue de nuit, une longue robe blanche en coton, très simple, et enfiler ses chausses et sa tunique de combat. Puis elle prit son arc et ses flèches et sortit dans sa cour privée où la cible en paille tressée était toujours prête à l’emploi. Elle respira profondément, se campa solidement sur ses pieds et arma son arc comme si elle devait abattre un oiseau en plein vol. Elle visualisa la cible, puis ferma les yeux et tira. La flèche se ficha sur le bord de la cible et Chün grimaça devant cet échec. Elle se concentra mieux et tira une nouvelle fois les yeux toujours fermés. La seconde flèche se rapprocha du centre de la cible. La troisième atteint le centre. Les suivantes aussi…

Elle essayait de tirer ses traits de diverses façons, debout, à genoux, de dos en se retournant… prévoyant les multiples situations réelles qui pourraient se présenter, mais toujours le yeux fermés. Parce que seul le cœur peut atteindre sa cible. Son grand-père le lui avait appris.

Après son entraînement matinal, elle alla faire ses ablutions et revêtit la tenue d’apparat qui était nécessaire à son labeur. Elle y ajouta une épingle d’améthyste dans ses cheveux et des boucles d’oreilles de la même pierre précieuse sertie dans l’argent. Son rang ne lui permettait pas de porter des bijoux plus prestigieux devant les princesses ou les concubines de l’Empereur.

Elle se dirigea alors vers la cour de la Concubine Impériale, Zhuge Lin, dont la fille aînée, Cai Cai était son élève. Arrivée devant l’entrée, Chün Müdân s’arrêta et demanda à être reçue selon le protocole en vigueur. A l’évidence, la Princesse n’avait pas envie de travailler en ce jour et il lui fut remis un billet de la Concubine Impériale, Zhuge Lin, lui demandant de se représenter le lendemain. Aucune excuse, aucune explication. Là étaient les prérogatives du grand monde…

Même si elle était plutôt ravie de cette défection qui lui donnait la liberté de faire ce qu’elle voulait en cette matinée, Chün Müdân enrageait du manque d’éducation familiale que recevait la Princesse Aînée. La plus petite, Cai Yue, avait l’air plus intéressée par les apprentissages mais la priorité allait à l’aînée. Encore une injustice, pensait-elle.

La jeune préceptrice rejoignit donc ses quartiers et entreprit, par défaut, de donner une leçon à Yù Liè, sa jeune servante.

- Tu dois apprendre pour ne pas rester dans cette condition de servante. Tu sais, je ne serai pas toujours là et toi, tu as un avenir à construire, alors apprends autant que tu peux !
- J’ai pas besoin… Je vous ai, Maîtresse.
- Je te considère comme ma fille, mais il faut que tu aies un destin… un avenir… et pas seulement en te mariant…
- Pourquoi ?
- Parce que les hommes ne sont pas tous bienveillants ni honnêtes. Ils peuvent te convoiter et te jeter dans un fossé après. D’ailleurs, je te demande de ne pas sortir dans la cour quand il y a des invités qui s’annoncent. Reste cachée. Et si l’Empereur venait à s’égarer chez nous, cache-toi ! Tu es belle, vraiment belle, et tu pourrais tenter plus d’un homme mais tu n’es pas faite pour ça. Toi, il te faut de l’amour et j’y veillerai.
- Ho…. Un mariage d’amour… ça pourrait m’arriver ?
- Oui, moi, j’y crois alors il faut que toi aussi tu y croies ! Seulement à cette condition, ça arrivera.
- J’y crois Maîtresse… Merci !
- Maintenant, au travail !

Comment s’étaient-elles rencontrées ? Chün se rappelait de l’enfant malingre et teigneuse qu’elle avait prise dans ses bras et le regard implorant des parents qui la suppliait de la prendre avec elle. Yù Liè avait de beaux yeux, des petits bras qui la serraient fort et elle avait conscience, malgré son jeune âge qu’elle était un fardeau pour sa famille. C’était à la fois attendrissant et vraiment dramatique. Serrant le petit corps contre elle, elle avait demandé :
- Veux-tu que je sois ta deuxième maman ?
- Oh oui… tu sens tellement bon…
- Alors tu vas devoir dire adieux à tes parents. Es-tu sûre que tu vas pouvoir le faire ?
- Non… mais je vais essayer sans pleurer parce qu’ils ne peuvent pas me nourrir et mon frère est plus important que moi. Je pars avec toi.
- Tu es très courageuse… Je te ferai plein de câlins quand tu seras triste et tu seras comme ma fille parce que je n’ai pas la joie d’avoir des enfants.

C’est ainsi que la petite Yù Liè partit vivre dans les quartiers impériaux aux côtés de Hüxï et de Chün Müdân dans le palais impérial.
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Chün Müdân

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MessageSujet: Re: Cour de l'angle Sud [libre]   Cour de l'angle Sud [libre] EmptyMer 10 Sep - 20:44

La journée était passée très lentement mais elle avait été suave sous un soleil tempéré par un doux vent d’ouest rafraîchissant. De retour dans ses quartiers, après la défection de son élève, Chün Müdân avait quitté sa tenue de préceptrice pour endosser un hanfu plus fruste et fait tresser ses cheveux d’une façon plus simple. Elle s’occupa alors de son jardin et de son plan d’eau. Elle affectionnait particulièrement les plantes qui y poussaient et prenait le temps de les soigner. Des lotus roses et nacrés, mais aussi des jacinthes d’eau d’un jaune pâle, des papyrus vert tendre, des roseaux plus gris et sombres parsemaient le contour du bassin de teintes qui s’harmonisaient bien avec son goût des contrastes.
Après un déjeuner frugal, comme à son habitude, elle s’enferma dans sa bibliothèque pour lire et méditer, notamment sur quelques écrits philosophiques qui lui tenaient à cœur et composa un poème calligraphié qui parlait de chagrin, de ciel, de jade, de larmes, de lune et de vent. Soulagée de sa peine, de son cœur vide, de sa vie monotone, elle alla se promener dans les jardins alentours.

Elle avait été accueillie dans la cour Sud grâce à l’Impératrice, bienveillante à son égard  et consciente qu’il lui fallait la place de loger sa bibliothèque et deux servantes. Ainsi, elle jouissait d’un quartier normalement dévolu à une famille : deux chambres, un salon, une cuisine et une pièce pour exercer ses arts : la littérature, la musique, l’art floral et la calligraphie. Ses deux servantes dormaient dans la même chambre, mais cela n’avait pas l’air de les gêner, au contraire. Et Chün avait refusé d’avoir d’autres aides venant de la maison impériale. Ainsi, elle ne coûtait rien et se suffisait à elle-même. Elle se demandait parfois comment constituer la dot de Yù Liè qu’elle comptait bien marier à terme, mais elle avait appris à faire confiance au destin. Et puis Hüxï ne serait pas éternelle et elle aurait un bel enterrement, digne de son dévouement pour elle. Elle était consciente que, malgré la bienveillance de l’Impératrice, il fallait qu’elle gagne quelque argent pour arriver à ses fins. Aussi économisait-elle.
Pour elle-même, elle n’avait besoin que d’encre et de papier. Elle prenait soin de ses tenues et Hüxï veillait à ce qu’elles soient toujours exemplaires. Si elle portait toujours les mêmes, personne ne pouvait lui en tenir grief. Après tout, elle ne sortait que rarement du Palais et n’était jamais conviée aux fêtes impériales.
Côté nourriture, elle se contentait du minimum même si sa nourrice l’incitait à manger davantage. Elle savait qu’avec Yù Liè, rien ne se perdait en cuisine et quelque part, ça lui faisait plaisir.


En cette après-midi calme, Hüxï et Yù Liè brodaient dans la pénombre de leur chambre pour laisser leur maîtresse tranquille. Elles discutaient tout en restant vigilantes à son éventuel appel.

- Je vieillis, sais-tu ? Cela me fait souci pour la petite Maîtresse.
- Elle t’aime beaucoup et je suis sûre qu’elle se soucie aussi pour toi, Vénérable Mère.
- Je vais t’apprendre à la coiffer et puis à préparer ses vêtements, à lui cuisiner ce qu’elle aime…
- C’est trop tôt, notre Maîtresse va s’affoler si je prends ta place auprès d’elle.
- Il faudra qu’elle s’y habitue, ma fille. Le plus tôt sera le mieux. Parce que je sens un poids à mon côté qui me coupe le souffle et je peux rejoindre mes ancêtres d’un jour à l’autre. Je le sais.
- Mère, il faut le lui dire ! Maîtresse te fera soigner… Ne lui cache pas tes douleurs ! Elle ne te le pardonnerait pas et à moi, tu ne peux pas demander le secret, ce serait au-dessus de mes forces.
- Tais-toi et brode ! Je n’aurais jamais dû me confier à toi.


Les larmes coulaient sur les joues brunes de Yù Liè. Elle ne voyait plus son aiguille et avait peur de tacher le tissu. Aussi déposa-t-elle son ouvrage sur un coussin et partit en courant dans la cour se cacher derrière un banc pour déverser son chagrin. Elle s’y endormit peu après, en boule, les yeux suintant encore de l’eau salée sillonnant ses joues.


Au soleil couchant, Chün, inconsciente des tensions de son entourage, alla se délasser dans sa cour et s’assit sur le banc près de la mare.  Elle observa les derniers rayons de soleil faisant luire les écailles des poissons et ternir les couleurs du jardin. Elle resta ainsi silencieuse à jouir de toute cette beauté allant s’engloutir dans la nuit. Puis elle se mit à chanter pour réveiller le rossignol qui lui rendait parfois visite et qui joignait son stridulement à sa voix douce. C’est alors qu’elle entendit, tout près d’elle, des soupirs et des reniflements. Quand elle se retourna, elle vit sa petite servante couchée derrière le banc et elle se leva d’un bond.

- Mais que fais-tu là Yù ? Tu es blessée ? Tu es malade ?
- Pardon, Maîtresse, je m’étais endormie…
- Drôle d’endroit pour dormir. Et tes yeux sont tout bouffis. Toi, tu as un gros chagrin ! Que t’ai-je promis quand je t’ai emmenée de chez tes parents ?
- Que vous me consoleriez toujours…
- Alors, viens et raconte-moi.
- C’est Mère Hüxï, elle va mourir et je ne dois pas vous le dire… mais ça me crève le cœur de la savoir malade et encore plus de vous mentir.
- Ah… Hüxï est vieille… Elle a conscience de ne plus pouvoir me servir comme elle le devrait, c’est ça ? A-t-elle mal ?
- Oui, elle se plaint du côté et que ça lui coupe le souffle…
- Je vais faire venir un médecin. Tu as bien fait de me parler. Ne t’inquiète pas et fais ce qu’elle te dira. Moi, je dirai que j’avais remarqué sa souffrance et tu n’auras rien à craindre de sa mauvaise humeur. Mais, tu sais, la connaissant, elle savait que tu m’en parlerais, elle l’espérait même, mais elle n’a pas osé te le demander directement. Alors, sois tendre avec elle et continue de me parler de tout problème la concernant. Et puis parle-moi toujours en toute franchise, quelque soit le sujet.
- Oui, Maîtresse.


Le sourire sur le visage de Yù Liè montrait à quel point elle était soulagée de la tournure des événements. Elle avait envie d’embrasser Chün mais elle avait grandi et elle ne s’en sentait plus le droit. Cependant sa Maîtresse lui caressa la joue et ce fut plus que ce qu’elle espérait.
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Sun Xian
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MessageSujet: Re: Cour de l'angle Sud [libre]   Cour de l'angle Sud [libre] EmptyVen 12 Sep - 7:22


Pnj: L'impératrice de Miyong, Guan Yinping

Guan Yinping ajusta le petit miroir rond sur sa table basse. Agenouillée, elle s'admira un instant dans un silence contemplateur. Elle examina son teint cireux, presque maladif, puis ses traits fatigués. Au bout d'un moment, elle soupira, lasse de son visage assombrit par des cernes noires sous ses yeux. Elle tapota ses joues, puis tendit la main vers son contenant à poudre. Une servante plutôt jeune s'approcha, agrippa délicatement le pot dans ses petites mains, puis se mit à poudrer le visage de la mère de la nation. Yinping se peignit ensuite ses lèvres d'un rouge vif, puis se mordilla la lèvre inférieure pour la faire paraître plus pulpeuse. La servante prit ensuite du fard à paupières et saupoudra celles-ci d'un rose délicat.

L'impératrice congédia ensuite la servante. Fatiguée, elle s'accouda à la table, jeta un œil à son reflet, avant de fermer les yeux et se masser les tempes. Des pas se firent entendre pas trop loin et elle reconnut immédiatement la démarche distincte de sa servante et son amie. Elle avait été l'unique servante qu'elle avait apporté avec elle de la maison. Elles avaient grandi ensemble et son soutient avait toujours été d'un réel réconfort.

-Que vous êtes belle Votre Majesté! s'exclama joyeusement la servante qui arrivait avec un coussin où reposait les parures pour ses cheveux.

Le regard de la mère impériale devinrent vitreux et elle lança une expression infiniment triste à sa servante, la contemplant de la tête aux pieds avant d'hausser vaguement les épaules. Ses lèvres rouges remuèrent, elle semblait chercher ses mots.

-Belle pour qui? questionna-t-elle envers la servante qui fit une pause dans ses gestes pour partager la mélancolie de sa maîtresse. Elle avait tout vécu avec cette impératrice brisée, ses joies et ses peines. Le bonheur qu'elle avait ressentit auprès de son légitime époux, puis le désespoir lorsqu'il l'avait délaissé peu après la mort de leur fils. Ses traits étaient tirés, elle ne devait pas avoir bien dormi la nuit dernière.

La servante déposa le coussin sur la table, attrapa un joli peigne d'ivoire, puis peigna doucement les longs cheveux soyeux et lustrés de l'impératrice.

-Vous êtes l'impératrice, Votre Majesté, vous aurez toujours une place dans le cœur de l'empereur en tant que première épouse légitime et mère de la nation, lui souffla la jeune femme en démêlant délicatement le peu de nœuds que possédait la chevelure de la mère impériale. Cessez ce chagrin lancinant, Votre Grandeur, pensez à votre santé.

Oui, elle devait penser à sa santé, pour le bien de l'empereur, celui de la nation et celui de sa famille. Yinping se sait d'une brosse et brossa les mèches d'en avant. Elle remarqua un cheveux blanc qu'elle arracha prestement et laissa tomber paresseusement sur la table. Peu de temps après, sa servante coiffa ses longs cheveux d'ébène en un large chignon au-dessus de sa tête, laissant deux tresses encadrer joliment son visage pour finalement remonter derrière sa tête et entourer le chignon qu'elle fit tout d'abord tenir en place avec un ruban jaune, puis avec des petites épingles simples et discrètes. Ensuite, elle para les cheveux de nombreux accessoires fait d'or et sertis de pierres précieuses. Pour terminer le tour, elle fit passer l'épingle représentant un grand phénix dans son large chignon.  L'impératrice enfila deux boucles d'oreilles descendant presque à ses épaules, les bouts ornés de deux larges pierres au reflet éclatant. Ses vêtements et ses parures démontraient pleinement son statut d'impératrice et son rang au sein du palais.

Lorsque cela fut fait, elle ordonna à sa servante de l'aider à se lever afin qu'elle puisse aller passer ses beaux habits. Le phénix de l'empire fit glisser les fines soieries sur sa peau, se délectant brièvement de leur incroyable douceur. Une fois habillée et accompagnée de sa suite, elle se dirigea vers la section du palais des femmes réservé aux femmes possédant un titre de tutrice.


L'impératrice se déplaça avec élégance et une grâce parfaite sur les pavés immaculés. Le parfum des fleurs d'été titilla ses sens, mais il n'était pas dans ses plans d'admirer les magnifiques jardins aujourd'hui. Les eunuques et les servantes qui se retrouvaient sur son chemin s'écartèrent immédiatement de sa route et se penchaient respectueusement, ne relevant le tête que lorsque les derniers membres de sa suite les dépassaient avant de vaquer à nouveau à leurs occupations.

L'escorte impériale arriva finalement à destination. Son eunuque en chef, sous un signe de sa part, passa devant elle rapidement. Il se racla la gorge avant d'annoncer fortement l'arrivée de Sa Majesté.

-Arrivée de Sa Majesté impériale, l'impératrice! tonna la grande voix pendant que la mère de la nation le dépassait prestement pour pénétrer à l'intérieur du pavillon de la tutrice de la fille aînée de son époux impérial.

Elle arriva sur les lieux au moment où la fameuse tutrice caressant la joue de sa servante. Son geste paressait purement maternel et l'attendrit l'espace d'un instant.

-Quel adorable tableau, commenta l'impératrice en s'approchant dignement. Tutrice Chün Müdân, j'ai à vous parler.
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MessageSujet: Re: Cour de l'angle Sud [libre]   Cour de l'angle Sud [libre] EmptyVen 12 Sep - 16:50

Le hurlement de l’eunuque surprit Chün et encore plus la visite de l’Impératrice Guan Yinping à cette heure impromptue. Chün et Yù sursautèrent. L’une se leva et se courba profondément et respectueusement tandis que l’autre courait préparer un plateau de thé et de friandises que la Mère de la Nation dédaignerait sans doute.
Toujours courbée, Chün parla d’une voix émue.

Mille années de bonheur à Votre Altesse, mille années de prospérité! Je suis très honorée de votre visite, Votre Altesse Impériale et aussi très honteuse de vous recevoir ainsi, sans la préparation et le décorum dû à votre rang. Ma maison est humble et disgracieuse. Veuillez me pardonner.
*Mais que me veut-elle ? Est-ce en rapport avec les frasques de la Princesse Cai Cai ? Par le Dieu Fu-Hsi, faites que ce ne soit pas mon renvoi qu’elle vient m’annoncer ! Pas quand Hüxï est justement malade…*


Chün resta courbée jusqu’à ce que l’Impératrice lui ordonne de se relever. Toutefois, cette dernière ne prononça plus une parole avant d’être installée dans le fauteuil impérial que sa suite apportait toujours pour son confort quand elle se déplaçait dans les cours autres que la sienne. Elle fit signe à Chün de s’asseoir à son tour et attendit, observant les lieux et la jeune femme qui avait du mal à ne pas se tortiller tellement elle se sentait mal.

Il fallait avouer que c’était la première fois qu’elle était en présence de l’Impératrice Guan Yinping. Le recrutement des tuteurs ou tutrices se faisait généralement par la mère des enfants, même si celle-ci faisait partie du Harem de l’Empereur directement sous l’autorité de l’Impératrice. Une tutrice pour une fillette de six ans, ce n’était pas suffisamment important. Et pourtant…

Les suivantes chuchotaient et émettaient des petits rires sous leurs éventails, les gardes restaient à la porte de la cour. Yù revint en courant toujours et présenta un plateau à la souveraine, les bras tendus au dessus de sa tête qui touchait presque le sol. Elle y avait déposé deux tasses, l’une plus petite que l’autre, et une théière en céramique, de petites coupelles de fruits confits et de gâteaux aux amandes.
Elle déposa son plateau et laissa sa Maîtresse servir le thé à l’Impératrice selon les traditions ancestrales. Chün versa l’infusion contenue dans le pot à thé, dans la tasse à sentir, et laissa l’Impératrice apprécier les premiers parfums dans la tasse pleine, puis la transvasa dans la tasse à boire. Elle laissa son illustre invitée humer profondément et longuement les parfums successifs qui se dégageaient dans la tasse à sentir vide. Enfin, l’Impératrice dégusta l’infusion par petites gorgées dans la tasse à boire. Entre chaque gorgée, elle sentit les parfums qui évoluaient, tandis que la tasse à sentir refroidissait.

Pour Chün, cette cérémonie sembla durer une éternité et elle se retint de se tordre les mains d’angoisse ou de poser une quelconque question. Pendant ce temps, Yù avait apporté plusieurs plateaux de tasses de thé chaud pour les suivantes restées à l’écart.

L’air du début de la nuit était doux et pourtant Chün sentait la sueur coller son hanfu à son dos.

*Mais que me veut-elle donc ?*
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MessageSujet: Re: Cour de l'angle Sud [libre]   Cour de l'angle Sud [libre] EmptySam 13 Sep - 22:35


-Mille années de bonheur à Votre Altesse, mille années de prospérité! Je suis très honorée de votre visite, Votre Altesse Impériale et aussi très honteuse de vous recevoir ainsi, sans la préparation et le décorum dû à votre rang. Ma maison est humble et disgracieuse. Veuillez me pardonner.

L'impératrice arpenta les lieux du regard. Les lieux étaient visiblement l'habitation d'une servante, mais tout semblait être en ordre et d'une propreté digne de son propre pavillon. Elle n'avait donc que très peu à dire sur la simplicité de l'établissement. La mère impériale lui fit signe de se lever d'un geste gracieux de la main. Sa servante restait à ses côtés pour éventer son visage légèrement rougie par la chaleur humide de l'été.

-Levez-vous, jeune femme, il est aussi mon erreur de ne pas vous avoir prévenu à l'avance de ma venue.

Sans avoir à ordonner quoi que ce soit, quatre eunuques bien en forme arrivèrent immédiatement avec son siège impérial recouvert du jaune de la famille impériale et de broderies exquises. Une fois confortablement assise sur sa chaise luxueuse, la mère de la nation intima la tutrice de s'assoir à son tour. La pauvre, elle semblait fortement mal à l'aise face à sa présence, mais Yinping ne lui en voulait pas. Tout individus au sein du palais impérial était en droit de craindre les patrons de l'empire, car sa voix représentait aussi la loi et elle était en mesure de changer le destin de cette jeune femme en un simple mouvement de main. Toutefois, l'impératrice Guan Yinping n'était pas ce genre de personne. Malgré son rang, elle avait conservé sa générosité d'antan et sa gentillesse de l'époque où elle n'était qu'une jeune fille célibataire et naïve.

-Ne soyez pas nerveuse, jeune femme, je ne suis pas là pour vous mangez, lança-t-elle sous un ton humoristique afin de détendre la tutrice qui ne devait pas savoir où se mettre.

Des pas rapides se firent entendre, une jeune fille arrivant en courant, penché, un plateau au-dessus de sa tête et tendu vers la souveraine qui l'examina un instant. L'odeur distincte d'amandes flotta sous son nez et elle sentit un appétit gourmand s'emparer d'elle. Elle attendit cependant que la tutrice lui serve le thé comme la tradition le demandait. Les exquises effluves étaient un véritable délice et l'impératrice se permit d'y goûter, y trempant tout d'abord ses lèvres rougies à quelques reprises, avant de prendre trois gorgées. Elle releva les yeux lorsqu'elle aperçu la jeune servante servir du thé aux servantes de sa suite se tenant à l'écart.

-Vous possédez une servante très diligente, commenta l'impératrice avant de faire signe à sa propre servante qu'elle désirait l'un des petits gâteaux aux amandes. Celle-ci s'approcha, son mouchoir de soie en main, saisit l'un des petits gâteaux délicatement, prit un bouchée modeste pour elle-même, mâcha, puis avala avant de déposer les restants sur le plateau.

La nourriture ne semblant pas empoisonner, l'impératrice se saisit de son mouchoir de soie, puis attrapa soigneusement un petit gâteau entre ses doigts recouvert du soyeux tissus. Elle prit une petite bouchée, un sourire raffiné pendant à ses lèvres peintes. Elle prit son temps, laissant suspendre la raison de sa venue pour terminer ce petit gâteau délicieux. Après avoir avalé sa dernière bouchée, elle tourna la tête pour s'essuyer pudiquement la bouche avant de reporter son attention sur la tutrice qui conservait respectueusement sa tête baissée.

-J'irais donc droit au but, tutrice Chün Müdân, déclara l'impératrice sous un ton neutre, l'anniversaire de la princesse Cai Cai approche à grands pas et l'organisation de l'évènement n'a pas encore débuté. Connaissant la curiosité de la princesse, Sa Majesté, l'empereur et Zhuge Lin Pin souhaitaient surprendre celle-ci cette année.

Elle apporta la tasse fumante à ses lèvres à nouveau et se permit une gorgée, laissant le goût fruité se répandre sur sa langue avant d'avaler.

-Je suis trop occupée à l'instant avec les soucis internes du palais et je ne fais pas confiance aux départements des ressources internes pour produire une fête originale pour la petit princesse. L'empereur souhaitent cependant que les célébrations se déroulent dans l'intimité de la famille et que le festin soit modeste, elle déposa élégamment sa tasse sur le plateau avant de redresser hautainement son dos, j'ai donc pensé à vous, tutrice de la princesse, vous devez la connaître ne serait-ce qu'un peu depuis que vous avez été engagé pour lui enseigner.

Yinping utilisa son mouchoir pour éponger les quelques gouttes de sueur qui étaient apparues sur son front. Voyant son geste, sa servante se rapprocha et éventa doucement son visage. L'impératrice lui lança une expression ravie.

-En d'autre mots, je souhaite que vous soyez celle organisant l'évènement cette année, cela permettra à Zhuge Lin Pin de se reposer et de surprendre la petite princesse par la même occasion. Évidemment, vous recevrez un petit plus à votre salaire de ce mois-ci pour le travail que vous accomplirez et si celui-ci sera suffisamment satisfaisant pour Sa Majesté, Zhuge Lin Pin et la princesse Cai Cai. La fête se produira aussi au pavillon des Chrysanthèmes.

Elle lui sourit. Même si cette jeune femme semblait être le genre à suivre la voie de la modestie et du confort simple, Yinping savait pleinement qu'un petit plus à son salaire ne lui déplairait pas plus qu'il ne le faut, et ce, même si la famille d'où elle provenait avec fortement les moyens de la faire vivre. Cependant, la mère de la nation ne croyait pas pertinent de faire de recherche sur sa situation familiale. Elle ne pouvait toutefois pas s'empêcher de ressentir de la compassion pour la jeune femme. Chün Müdân était jolie, éduquée et venait d'une famille acceptable en plus de posséder encore sa jeunesse fertile, il n'était que pure déception de savoir qu'elle n'est pas mariée. «Ma pauvre fille» songea tristement le phénix de l'empire.

-Vous n'aurez qu'à vous présentez au département des ressources internes afin d'organiser cette fête, les eunuques en charge vous aideront à tout préparer selon vos ordres. Je ferai parvenir un rouleau impérial en soirée pour prouver mes ordres. Avez-vous des questions?
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Chün Müdân

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MessageSujet: Re: Cour de l'angle Sud [libre]   Cour de l'angle Sud [libre] EmptyDim 14 Sep - 10:50

- Avez-vous des questions ?
- Non, Votre Altesse Impériale, je ferais de mon mieux pour que cette fête d’anniversaire soit réussie et plaise à la Princesse Cai Cai. C’est un grand honneur pour moi. Mille ans de douceur pour vous.


Chün se leva et attendit courbée que l’Impératrice quitte sa cour avec ses eunuques et ses suivantes. Sa tête bouillonnait sous d’étranges sentiments mêlés : soulagement quant au but de cette visite, mais aussi casse-tête pour trouver des idées à la fois plaisantes pour Cai Cai et convenables pour son entourage, y compris l’Empereur… tendresse et admiration pour l’Impératrice et angoisse de la décevoir…

La cour redevenue silencieuse, Chün se laissa tomber sur son banc. Ses mains tremblaient. Elle se servit du thé qui avait refroidi, mais qu’importe ! Puis elle prit le temps de se calmer avant d’aller se coucher. Yù débarrassa la table et Chün l’arrêta d’une main sur son poignet.

- L’Impératrice a remarqué ton service diligent et elle en a été satisfaite. Moi aussi. Tiens, pour toi !

Chün enleva une épingle de jade de ses cheveux et la donna à la servante dont la bouche s’arrondit d’admiration pour le bijou.

- C’est trop, Maîtresse !
- Va, petite sotte… Je me déshabillerai seule ce soir. Finis la vaisselle et va te reposer. Veille sur Hüxï. Je n’ai plus besoin de toi.

En réalité, Chün désirait être seule pour penser et de faire ses ablutions ou de se brosser elle-même les cheveux détendirent ses nerfs. Elle eut tout de même beaucoup de peine à trouver le sommeil.


Le lendemain, Chün dépêcha la petite Yù Liè chercher un médecin en secret avec quelques pièces de cuivre. La somme à débourser dépendrait de l’ampleur du mal de Hüxï, ainsi que les frais d’apothicaire. La vieille femme s’enquit poliment de l’absence de la jeune fille et sa Maîtresse la tranquillisa en inventant une course imaginaire d’encre pour sa calligraphie. La vieille nourrice repartit en maugréant et en clopinant, embêtée de la défection de son aide. Mais elle ne pouvait révéler davantage sa colère devant sa Maîtresse. Cela aurait été inconvenant.
- Un simple bol de riz sucré me suffira ce matin, Hüxï, avec une tasse de ton excellent thé.
- Il vous faut des fruits, du poisson, des boulettes de viande, des petits oignons confits…
- Non, non, non ! Juste du riz et du thé. Peux-tu le faire pour moi ?
- Evidemment ! Mais…


Hüxï revint avec ce que sa Maîtresse lui avait demandé, plus quelques pêches blanches, bien mûres et juteuses. Elle ne pouvait pas se résoudre à la voir aussi maigre et diaphane. Chün eut un petit rire et la remercia d’un geste aérien de la main.

- Va te reposer maintenant. Je n’ai plus besoin de toi avant un bon moment.
- J’ai la maison à balayer !
- Yù Liè le fera à son retour. Je t’ordonne d’aller te reposer. Je vois bien que tu es fatiguée. Qui te connaît mieux que moi, dis ?


A ce moment-là, une personne se présenta à l’entrée de la cour en toussotant pour signaler sa présence. C’était la préceptrice de la fille cadette de l’Empereur qui venait lui rendre visite. Elle tombait au plus mauvais moment, mais Chün se leva aimablement, alla vers elle et s’inclina pour la saluer. Elle lui proposa de partager son déjeuner. La femme était plus âgée qu’elle et elle avait le visage sévère.

- Bien le bonjour, Sœur Aînée. Puis-je vous offrir du thé et quelques pêches bien mûres pour vous remercier de votre visite ? J’en suis très honorée.
- Ne vous réjouissez pas trop, Petite Sœur. Ma visite est des plus respectueuses, mais à mon grand regret, j’ai à me plaindre de votre élève.
- Oh… Vous m’en voyez navrée. La Princesse Cai Cai est assez turbulente et pleine de vie, mais c’est de son âge, n’est-ce pas ? Il sera bien temps pour elle de mesurer sa charge dans quelques années… Qu’a-t-elle fait ou dit qui soit de mon ressort ?
- Eh bien, je ne prétends pas que ce soit de votre faute, mais elle dévergonde sa petite sœur, elle prend du plaisir à la faire tomber ou à la faire pleurer et à la suite, je ne peux plus rien tirer de la Petite Princesse. Je redoute d’être réprimandée par Zhuge Lin Pin ! Pourriez-vous lui faire comprendre que sa sœur n’est pas un jouet ? Ou une poupée ?
- Bien sûr, je vais en parler avec elle et je vous promets d’être sévère. Ne vous en faites pas, nous sommes solidaires.


Décidément, les problèmes s’accumulaient. Chün attendit poliment que la tutrice de Cai Yue ait mangé les pêches blanches et but son thé avant de la pousser diplomatiquement vers la sortie, prétextant qu’elle avait beaucoup de travail et l’assurant une nouvelle fois qu’elle s’occuperait de ce souci.

C’est dans un état d’esprit mitigé qu’elle se présenta chez Zhuge Lin Pin pour donner un cours de musique à la Princesse Cai Cai.


***

Chün Müdân fut introduite dans les appartements de la Princesse Cai Cai et trouva celle-ci agenouillée devant sa table de travail, l’air renfrogné. Après les salutations d’usage, Chün attendit en silence que la petite fille daigne la regarder et l’inviter à la rejoindre. Ce ne fut qu’à la vue du Guqin que Cai Cai retrouva sa joie de vivre. Elle se leva d’un bond et courut vers sa préceptrice dont elle entoura les jambes de ses petits bras.
- C’est musique, aujourd’hui, Tutrice Chün ?
- Oui, pour te faire plaisir parce que nous avons bien travaillé hier et je voulais te récompenser. Mais avant, je voudrais que nous parlions, toi et moi, d’un petit souci qui m’est arrivé aux oreilles.
- Ah…


Cai Cai retrouva son air renfrogné immédiatement et attendit la suite qui, elle s’en doutait, ne serait pas agréable.

- J’ai entendu dire que tu faisais tomber et pleurer ta petite sœur, la Princesse Cai Yue… Est-ce exact ?
- J’ai pas fait exprès.
- Je n’ai pas fait exprès ! rectifia la tutrice.
- Je n’ai pas fait exprès. répéta l’enfant.
- Une fois, c’est très possible d’être maladroite, mais ensuite, je ne te crois pas. Alors, dis-moi pourquoi tu es méchante avec elle ?
- Mère la préfère à moi… et c’est pas juste !
- Pourquoi crois-tu cela ?
- Pasqu’elle la câline le soir et moi, c’est ma servante qui me raconte une histoire avant de dormir, jamais Mère.
- Tu es la plus grande, Princesse, et il est normal que ta maman prenne soin de ta petite sœur plus que toi. Tu ne te souviens pas, mais avant la venue de ta sœur, ta maman s’est occupée de toi sans arrêt. Tu avais toute son attention et son amour. Ainsi que celui de ton père. Maintenant, il faut partager. Mais si tu estimes que ce n’est pas juste, je demanderai à être reçue par Zhuge Lin Pin. Cela te paraît-il suffisant ? Pouvons-nous commencer la leçon de Guqin ?
- Oui, Tutrice Chün.


Chün pinça alors une corde de sa main droite et fit varier la note en frottant la corde de sa main gauche par des va-et-vient très précis. Son élève essaya de reproduire la mélodie et la leçon se poursuivit dans le calme et la seule sonorité envoûtante de l’instrument. L’élève et la préceptrice souriaient, toutes les deux ravies de jouer en écho. Elles se sentaient proches et complices.

A la fin du cours, Chün félicita son élève.

- Tu fais de gros progrès et je suis fière de toi. Dis-moi, tu vas avoir bientôt six ans… Que pourrais-je t’offrir pour ton anniversaire ? Quelque chose dont tu rêves quand tu t’endors ?
- Un cheval !
- Oh… un cheval ? C’est un souhait étrange pour une petite fille !
- Un cheval pour sauter au-dessus des murs du palais et aller me promener dans la campagne.
- Hmm… un cheval qui saute les murs… je vais y penser, mais je ne te promets rien, ma petite Cai Cai ! Je crois que ça va être très difficile à trouver ! Je vais tout de même y penser…


Chün avait juste souri, se retenant de rire devant la Princesse. Elle aurait dû se douter que son élève aurait un souhait bien au-dessus de ses possibilités. Cette enfant était vive, imaginative et casse-cou. Un cheval pour sauter les murs du palais… ha ha ha… Comment allait-elle faire pour accomplir ce vœu ?

La leçon terminée et le rire encore dans sa tête, Chün alla demander audience à la Concubine Impériale, Zhuge Lin Pin. Elle spécifia que ce n’était ni urgent ni important, mais que la Princesse Aînée lui avait demandé de la représenter auprès de sa Vénérable Mère. Elle attendit, assise sur un banc à l’entrée des appartements de la Concubine Impériale la réponse à sa demande.
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MessageSujet: Re: Cour de l'angle Sud [libre]   Cour de l'angle Sud [libre] EmptyMar 16 Sep - 7:50

Pnj: Zhuge Lin, concubine impériale


Zhuge Lin était devant sa coiffeuse, victime d'un mal de tête lancinant qui la laissait inconfortable depuis quelques temps et l'empêchait de se reposer convenablement. Une servante vint l'informer que la tutrice de son aînée attendait à l'entrée. La concubine impériale mentionna qu'elle serait présente dans quelques minutes et vérifia sa coiffure, puis son maquillage. Elle afficha un sourire radieux et alla s'asseoir sur son siège. Une servante lui apporta une tasse de thé décorée modestement et la déposa sur la table à ses côtés.

-Dites lui d'entrer, déclara finalement la concubine en faisant signe à un eunuque qui était debout à l'entré. Celui-ci ouvrit les deux grandes portes coulissantes et invita la tutrice à pénétrer la demeure de Zhuge Pin. Celle que l'on disait être la favorite de l'empereur.

La jeune femme entra et Lin inclina poliment la tête vers elle. Installée confortablement, elle saisit sa tasse, puis laissa les délicieuses vapeurs sucrées envahir ses narines avant de prendre quelques gorgées  pour s'éclaircir la gorge. Elle déposa ensuite la tasse sur sa coupe. Son sourire était avenant, ses gestes gracieux. Elle fit signe à une servante d'apporter un banc à la tutrice et lui intima de se relever et s'asseoir calmement.

-La princesse Cai Cai ne vous cause pas trop de problème, j'espère? s'enquit la mère sous un ton légèrement inquiet. Je sais qu'elle peut être très distraite durant ses leçons et qu'elle n'aime pas rester assise trop longtemps.

Une servante arriva rapidement, un plateau supportant un petit bol de porcelaine contenant la médecin de sa jeune maîtresse. Lin se saisit du bol et en bu le contenu amer sans rechigner. Les ingrédients utilisés par les médecins impériaux n'étaient pas les plus doux ou les plus savoureux, mais ils étaient les plus efficaces. De toute façon, la plus amère des médecines était souvent la plus efficace et elle ne se plaignait pas. Ce n'est pas tout le monde qui avait les moyens de s'offrir les soins des meilleures médecins sélectionnés dans l'empire.

-J'ai cru comprendre que vous aviez été choisi par Sa Majesté, l'impératrice, pour organiser la fête d'anniversaire de la princesse Cai Cai, je n'aurais nullement pu sélectionné mieux que vous. Vous êtes toujours très attentive aux détails concernant l'éducation de mon enfant.
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MessageSujet: Re: Cour de l'angle Sud [libre]   Cour de l'angle Sud [libre] EmptyMer 17 Sep - 7:22



- Oui, c’est un grand honneur, Zhuge Lin Pin. Je ferai de mon mieux pour étonner la Princesse Cai Cai et satisfaire vos exigences ainsi que celles de son Altesse Impériale.

Chün faillit sourire en pensant au « cheval sautant les murs » que désirait Cai Cai. Elle en revint pourtant au sujet qui la préoccupait.

- Je n’ai aucun souci avec mon élève. La Princesse Cai Cai est comme un papillon au soleil. Elle butine les apprentissages. Il est vrai qu’avec elle, les activités ne durent jamais très longtemps, mais elle est encore très jeune. Elle est tout de même capable de patience quand je le lui demande et sait être toujours récompensée d’un cours de musique quand je suis fière d’elle. Non, en vérité, ce que je viens vous soumettre n’est pas de mon ressort, bien que j’en aie discuté avec la Princesse. Et c’est elle qui m’envoie ou plutôt, elle a accepté que j’intervienne auprès de vous.

Chün poussa un petit soupir. Elle releva les yeux quelques fractions de secondes pour voir la Concubine boire une potion. Ah si elle avait l’audace et les moyens de demander à ce que, lors d’une de ses visites, le médecin Impérial aille ausculter Hüxï ! Il ne fallait même pas y penser…

- La Princesse Cai Cai a exprimé un peu de jalousie envers sa sœur cadette et la Tutrice de la Princesse Cai Yue se plaint de gestes quelquefois brusques de l’aînée envers la cadette. Je voulais que vous en soyez informée. La Princesse Cai Cai est très sensible et remarque tout. Il se peut également que l’approche de son anniversaire la rende nerveuse ?

Chün ne voulait pas en dire plus. Elle ne voulait pas monter en épingle le comportement de son élève, ni la faire gronder par sa mère. Elle avait accompli sa mission.
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MessageSujet: Re: Cour de l'angle Sud [libre]   Cour de l'angle Sud [libre] EmptyVen 19 Sep - 16:43


La jeune femme était ravissante et dégageait  un certain charme. Sa peau était lisse, pâle et jeune, dépourvu de quelconques marques ou cicatrices aux endroits qui n'étaient pas recouvert par ses vêtements. Ses cheveux étaient lisses et lustrés. Il s'agissait d'une belle femme avec de l'esprit. Dommage qu'elle ne pouvait honorer un homme avec toutes ses intéressantes affinités. Son élocution était parfaite, l'impératrice et elle avaient fait un excellent choix quant à l'éducation de la princesse impériale aînée de Sa Majesté. Même si elle était parfois un peu impatiente et qu'elle préférait les activités extérieures, Zhuge Pin savait que Cai Cai apprendrait avec diligence et se plierait honorablement à ses tutrices. Elle n'avait pas le choix, en tant que princesse aînée et membre directe de la famille impériale, elle se devait de montrer le bon exemple. Heureusement, Cai Yue n'était pas aussi entêtée que sa grande sœur. Son calme l'effrayait un peu parfois, se demandant si sa petite fille était réellement en santé.

- Je n’ai aucun souci avec mon élève. La Princesse Cai Cai est comme un papillon au soleil. Elle butine les apprentissages. Il est vrai qu’avec elle, les activités ne durent jamais très longtemps, mais elle est encore très jeune. Elle est tout de même capable de patience quand je le lui demande et sait être toujours récompensée d’un cours de musique quand je suis fière d’elle. Non, en vérité, ce que je viens vous soumettre n’est pas de mon ressort, bien que j’en aie discuté avec la Princesse. Et c’est elle qui m’envoie ou plutôt, elle a accepté que j’intervienne auprès de vous.

Un sourire ravi ourla les lèvres de la concubine impériale et un rire amusés s'échappa d'entre ses lèvres. Ce n'était pas de la moquerie ou un rire cruel, simplement un rire enthousiaste emplit de bonnes intentions. Même son sourire et son rire doux semblait être la définition de la grâce. Lin lui fit signe de se lever.

-Oui, ma tendre enfant est friande de la musique, tout comme son père, je le crains, elle ne veut pas laisser mon quqin tranquille jusqu'à ce qu'on la mette de force dans son lit le soir! dit la dame en repensant aux petites crises que Cai Cai pouvait faire lorsqu'on l'éloignait de l'instrument. Son désir de connaître la musique était cependant fort rafraîchissant contrairement à Cai Yue qui prenait tout avec une certaine lassitude et un manque d'entrain évident.

La jeune femme ne porta pas attention à l'intérêt soudain que lui lançait son interlocutrice au moment où elle prenait sa médecine. Même si cela aurait été le cas, elle aurait douter une simple curiosité. Les serviteurs passaient leur vie la tête baissée en présence de leurs maîtres et leurs maîtresses, une petite entrave à cette règle une fois de temps en temps la dérangeait aucunement. Une fois terminée, elle avait redéposé le bol au contenu amer sur le plateau et la servante se retira silencieusement.

- La Princesse Cai Cai a exprimé un peu de jalousie envers sa sœur cadette et la Tutrice de la Princesse Cai Yue se plaint de gestes quelquefois brusques de l’aînée envers la cadette. Je voulais que vous en soyez informée. La Princesse Cai Cai est très sensible et remarque tout. Il se peut également que l’approche de son anniversaire la rende nerveuse ?

Le sourire de la concubine se dissipa aussitôt, son expression se fit un peu plus sérieux, plus ferme. La fermeté d'une mère, disait-on. Elle posa délicatement ses mains frêles sur ses genoux, attentive aux mots de la tutrice. Même si l'éducation de ses enfants lui revenait de plein droit, elle était ouverte à recevoir les commentaires ou même les critiques de ses subordonnés. Le comportement de Cai Cai envers sa petite sœur avait été inacceptable et indigne d'une princesse impériale.

-Oui, les nourrices de la princesse m'ont informé de cet incident, je n'ai simplement pas eu le temps d'y donner beaucoup d'attention, mais sachez que celle-ci sera puni pour son manque de grâce.

Elle soupira doucement.

-La princesse est en effet très sensible à son entourage, mais je crains qu'elle ne remarque ce quoi certaines personnes essai tant bien que mal de dissimuler, cela ne sera pas un problème dans le futur, je ne souhaite pas que son éducation soit ralentit par des soucis extérieurs, déclara la jeune femme en regardant dehors par les grandes portes ouvertes derrière la tutrice. Je crois aussi que l'arrivée de son anniversaire, comme vous le dites, lui a apporté une certaine nervosité. Elle a si hâte aux festivités, mais elle devra être patiente, comme à chaque année.

Les enfants avaient des comportements imprévisibles. Un jour, ils étaient impatients et vagabonds, peu enclin à obéir à l'autorité, d'autre jours, ils étaient aussi calmes que le vent après une terrible tempête. Ce qui se passait dans leur tête était inconnu de tous sauf d'eux-mêmes. Cela ne la dérangeait pas, elle s'adaptait habilement aux comportements de ses enfants et se réjouissait qu'elles furent aussi uniques l'une de l'autre.

-Je crois que ma fille est assez âgée pour voir plus en détails les vertus féminines et comment les employer convenablement au sein du palais, j'ose espérer que vous vous pencherez sur ce sujet à votre prochaine rencontre avec mon enfant, elle sourit, il s'agit aussi d'une requête de l'empereur, alors tachez de continuer à bien faire votre travail.

Elle commanda à sa servante en chef de raccompagner la tutrice à la porte.

-Je suis très satisfaite de votre travail auprès de la princesse Cai Cai, tutrice Chün Müdân, je compte vous récompensez généreusement d'ici la fin du mois.
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MessageSujet: Re: Cour de l'angle Sud [libre]   Cour de l'angle Sud [libre] EmptyVen 19 Sep - 22:36

Chün Müdân repartit, des pensées la tourmentant et notamment la punition que la Princesse Cai Cai allait recevoir de sa mère. Elle espérait que Zhuge Lin Pin saurait doser le châtiment grâce à sa gentillesse et à sa douceur naturelles . Mais elle ne s’était pas octroyé le droit de le lui demander. Cela aurait été inconvenant. Elle était aussi tourmentée par la perspective de devoir apprendre les bonnes manières d’une jeune fille bien éduquée à la Cour Impériale. Avec la fougue de son élève, cela n’allait pas être facile ! Malgré les affirmations de la Concubine qu’elle en avait l’âge, Chün aurait aimé attendre encore une année pour « dresser » le cheval rétif qu’était Cai Cai.


Elle avait aussi beaucoup pensé à la fête de sa petite Princesse et au souhait de celle-ci de « sauter les murs du palais avec un cheval ». Bien évidemment, cela n’était ni possible ni pensable, mais il fallait en tenir compte. Alors la Préceptrice élabora un plan qui devait à la fois contenter la petite fille de six ans et ne lui faire courir aucun risque. Pour cela, elle parcourut les ouvrages techniques de la bibliothèque de son grand-père et trouva des plans qu’elle se hâta de porter aux eunuques du département des ressources internes. Ils avaient été avertis de sa mission et de sa venue, ce qui lui facilitait la tâche. Elle prit le temps de leur rendre visite.

- Voilà, outre les décorations faites avec des rubans rouges et or, les pâtisseries englobant des messages de bonheur et de longévité, le feu d’artifice qui clôturera la journée d’anniversaire de la Princesse Cai Cai, je voudrais cela !

Elle étala devant leurs yeux ahuris le plan d’une nacelle à claire-voie s’élevant grâce à des poulies incrémentées, au-dessus des murs du pavillon des chrysanthèmes. Ce n’était pas très difficile à réaliser, même en peu de temps, mais encore fallait-il en comprendre le but. Et Chün ne pouvait pas se permettre de leur en faire comprendre l’importance. Pourtant, elle leur demanda de se mettre au travail immédiatement et insista pour tester elle-même le prototype avec un eunuque à bord. Devant leur réticence, elle prit le temps d’argumenter sa demande surprenante.

- La Princesse Cai Cai désire par-dessus tout voir au-dessus de ces murs et nous allons lui faire ce plaisir sans attenter à sa sécurité. Etant plus légère que moi, je testerai la nacelle. Il faudra des bras forts pour tourner la manivelle qui soulèvera la nacelle et une roue crantée pour qu’en cas de problème, la nacelle ne redescende pas et reste immobile au degré de hauteur où elle sera. Me comprenez-vous ? Il faut donc une sécurité qui verrouille la roue dentée.
- Tutrice, vous n’y pensez pas !
- Eh bien si, figurez-vous et ce sont mes ordres. La nacelle devra avoir des bords plus hauts que la taille de notre Princesse pour éviter qu’elle ne tombe en se penchant. J’ai tout dit, je crois… Au travail !


Chün avait encore à envoyer des invitations aux enfants des familles nobles de l’Empire et à organiser une chasse au trésor dans les cours adjacentes à celle des Chrysanthèmes. Les enfants devaient courir et se dépenser. Ils devaient être joyeux et intéressés. Cai Cai devait être entourée et admirée. Ce devait être une journée inoubliable pour elle. Enfin, elle l’espérait…
Elle avait demandé la permission à sa mère Zhuge Lin Pin pour que sa fille soit maquillée pour la première fois et soumis la liste des enfants qu’elle comptait inviter pour cette occasion. Mais elle ne lui avait rien dit de l’attraction qu’elle préparait, ayant peur d’un veto catégorique. Une mère ne pouvait accepter un tel risque pour sa fille aînée, alors que l’Impératrice apprécierait sûrement la surprise avant-gardiste. Peut-être même voudrait-elle l’essayer dans son fauteuil ?

Ce fut donc dans cette exaltation que Chün regagna ses quartiers. Elle y retrouva Yù qui l’attendait, lui annonçant que le médecin était en train d’ausculter les forces vitales d’Hüxï. La jeune femme resta à l’extérieur, dans la cour, sur le banc qu’elle affectionnait, tenant la main de Yù liè en priant que la santé de Hüxï ne soit pas trop atteinte.
Quand le médecin sortit de l’appartement des servantes, Chün se leva et se courba dans l’attente de son diagnostic.

- La vieillesse n’est pas un moment désirable, Maîtresse. Votre servante n’est ni plus ni moins que vieillissante et vous devez la renvoyer dans sa famille parce qu’elle ne vous servira plus à rien. Je ne peux rien pour elle à part la soulager de ses douleurs.
- Faites-le. Je paierai.
- C’est selon votre gré, Maîtresse. Je ne vous mens pas. Un peu d’opium le soir pour des nuits tranquilles et des taches allégées. C’est tout ce que je puis faire.
- Merci Docteur. Je vais faire en sorte d’adoucir cette vieillesse dont nous souffrirons tous un jour.


Le médecin parti, elle alla auprès de sa nourrice. Elle la trouva en train de se lever pour vaquer à ses occupations et lui prit tendrement le bras.

- Tu ne travailleras plus, Hüxï. Le médecin a dit que tu avais fait ton chemin et que tu devais jouir du soleil et de la vie, maintenant. Yù Liè te remplacera dans tes taches quotiennes. Elle a été bien formée et je t’en remercie.
- Ce docteur est un idiot !
- Non… Tu as mérité du repos et du bon temps. Tu pourras toujours broder pour moi ou me brosser les cheveux le soir et le matin.


Yù Liè qui avait suivi sa Maîtresse sans se faire voir, entra à son tour dans la chambre qu’elle partageait avec la vieille femme.

- Je m’occuperai de tout, je suis jeune et forte. Notre Maîtresse ne manquera de rien ni toi non plus, Sœur Aînée. Tu m’as tout appris et il est temps que tu prennes du repos. Parfois, il est possible que je te demande encore des conseils, alors ne boude pas !
- Ce docteur est un idiot !!!


Mais Hüxï affichait un large sourire de soulagement. Chün la prit dans ses bras puisqu’elle était comme une mère pour elle et la cajola quelques secondes. La vieille avait surtout craint de quitter la cour sud…

Chün pensait présenter son projet de fête à l’Impératrice qui lui avait confié cette mission et elle lui demanda donc audience.
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MessageSujet: Re: Cour de l'angle Sud [libre]   Cour de l'angle Sud [libre] EmptyMer 24 Sep - 20:09

Pnj: Impératrice Guan Yinping.

L'impératrice regarda la surface inerte du contenu de sa tasse de thé, concentrée sur le fluide délicieux aux odeurs rafraîchissantes. Ces temps-ci, elle se sentait très lasse, elle dormait plus longtemps et dernièrement, elle avait dû ajouter quelques couvertures à son lit car elle était frileuse, au beau milieu de la saison chaude. Son teint avait affreusement blanchi et cela n'était pas dû à la poudre qu'elle s'évertuait à mettre sur son visage pour conserver sa blancheur. Ses lèvres étaient pâles et elle cachait ses signes plutôt maladifs aux yeux du monde en peignant son visage de riche couleurs. Elle souffla légèrement sur la boisson encore chaude et pris quelques gorgées. Le fluide lui réchauffa les entrailles et elle soupira d'aise. Un eunuque s'approcha tête baissée et l'informa que la tutrice de la princesse Cai Cai était à ses portes.

Yinping demande à une servante de lui apporter un petit miroir afin qu'elle puisse vérifier l'état de son maquillage et de sa coiffure et la congédia rapidement une fois satisfaite de son reflet. Elle lissa les plis de sa tenue, replaça une épingle qui tombait un peu trop sur le côté et ordonna à l'eunuque d'ouvrir les portes et permettre à la jeune femme d'entrer dans le pavillon de la bienveillance. Une grande résidence et un pavillon réservés à l'impératrice, mère de la nation. Juché sur son siège, le phénix observa la tutrice faire sa révérence et lui permis ensuite de se relever.

-Tutrice Chün Müdân, je ne m'attendais pas à votre visite, commenta la mère de la nation avant d'ordonner à ce qu'on lui apporte un petit banc afin qu'elle puisse s'asseoir. Avez-vous des soucis concernant l'anniversaire de la princesse Cai Cai?

Elle lui sourit aimablement au moment où une servante vint la débarrasser de sa tasse de thé vide. Sur son passage, l'impératrice lui ordonna de lui en apporter une autre, car elle en appréciait le goût léger et rafraîchissant. Elle lui demande aussi de lui apporter une petite collation.

-J'ai été informé que vous faisiez travailler les eunuques du département des ressources internes comme il se doit, dit-elle en souriant moqueusement. Cela ne peut leur faire de mal que de travailler un peu leurs muscles.
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MessageSujet: Re: Cour de l'angle Sud [libre]   Cour de l'angle Sud [libre] EmptyMer 24 Sep - 22:19

Mille années de bonheur à Votre Altesse, mille années de prospérité ! Je n’ai que le souci de vous satisfaire, Votre Altesse. Et j’ai des doutes concernant une certaine innovation, celle justement qui occupe les eunuques du département que vous avez cité. C’est une véritable innovation, issue des souhaits imaginaires de la Princesse Cai Cai et des sciences recherchées dans les livres de mon grand-père. Je voudrais votre approbation avant la fête. Votre Altesse Impériale se sentirait-elle suffisamment disposée pour m’accompagner jusqu'à la cour des Chrysanthèmes ?
C’est tellement difficile à expliquer avec les mots et tellement facile avec les yeux !


Chün espérait que l’Impératrice accepterait de faire les quelques mètres les séparant de la cour où la fête se préparait. Pourtant, elle la sentait lasse. Dans sa voix, toujours aussi douce et aimable, il y avait des intonations tombantes de fatigue ou de maladie ? En plus, elle s’étonnait poliment de sa visite, mais Chün n’était pas dupe : cet entretien ne convenait pas à l’Impératrice. Elle l’avait chargée d’une mission et n’entendait pas être dérangée à tout bout de champ. La Tutrice était à la fois désespérée de décevoir l’Impératrice, de la déranger à outrance, et confiante dans le fait qu’elle entendait bien sa demande.
Elle resta donc les yeux baissés dans l’attente d’une réponse.

Chün respirait l’odeur suave du thé de l'impératrice et le parfum la faisait saliver d’envie. Mais on ne lui avait offert qu’un banc. Son rang ne lui permettait pas de partager ce moment de douceur avec la Mère de la Nation.
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MessageSujet: Re: Cour de l'angle Sud [libre]   Cour de l'angle Sud [libre] EmptyJeu 25 Sep - 19:22


La jeune tutrice lui adressa les formules de salutation d'usage et se mit à débiter une grande quantité d'informations. La servante revint au même moment avec une tasse pleine et la lui offrit. La mère de la nation pris la tasse sans se faire prier et une petit gâteau. Elle trempa celui-ci doucement dans le liquide encore chaud avant de prendre une bouchée, dissimulant sa bouche pudiquement avec l'ample manche de son hanfu. Son estomac vide et récalcitrant sembla se réjouir de cette présence nourrissante et cessa alors de se plaindre.

-J'ai en effet entendu parler que vous construisiez quelque chose de peu commun, fit remarquer l'impératrice en prenant une nouvelle bouchée, puis en faisant descendre le tout avec une gorgée fortement appréciée de son précieux thé. Je voulais voir par moi-même à quoi résultait tout ces efforts!

L'impératrice termina le contenu de sa tasse et la déposa sur le plateau qu'une servante avait tendu vers elle. Elle demanda à la tutrice d'attendre un instant afin qu'elle puisse aller se vêtir d'une tenue plus propice à cette sortie qu'elle n'avait pas prévu à l'avance. La mère de l'empire se déplaça jusqu'à ses appartements, puis sa fidèle servante vint l'aider à changer de hanfu. Sa servante avait l'air soucieuse, peut-être avait-elle remarqué, malgré tout ses efforts pour le cacher, le malaise qui l'habitait depuis quelques temps. Quelle bonne servante, toujours à l'affût de la moindre chose qui pourrait nuire à la santé et au bien-être de sa maîtresse.

Une fois habillée, elle retourna à l'entrée et invita la tutrice à se joindre à sa suite, aux côtés de sa servante placée directement derrière elle. Une fois l'entrée de la muraille cerclant son pavillon passée, un eunuque annonça haut et fort son départ. Elles marchèrent silencieusement jusqu'à la cour désirée. Un fois arrivé, l'impératrice se tourna vers la tutrice et lui adressa un sourire.

-Impressionnez moi donc, Tutrice.
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Chün Müdân

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MessageSujet: Re: Cour de l'angle Sud [libre]   Cour de l'angle Sud [libre] EmptyDim 28 Sep - 10:11



Le cortège de l’Impératrice, précédé par les eunuques, avait franchi la porte de la cour des Chrysanthèmes. Cette cour était assez grande pour contenir plusieurs centaines de convives et elle était remarquablement plantée d’arbres centenaires, de massifs colorés et de pièces d’eau peu profondes. Ainsi, la nacelle n’était pas visible depuis la porte. Surprise pour la petite Princesse oblige, cet « appareil » était caché dans un angle de la cour où la vue sur le reste du Palais était la plus belle.

La cour était savamment décorée et la Tutrice remonta le cortège lentement pour laisser à tous le loisir d’admirer les bannières flottantes, les lanternes et toutes sortes d’agréments rouge et or qui habillaient les sculptures de pierre et les frondaisons des arbres.
Puis, se courbant au passage devant l’Impératrice, elle prit la tête du cortège pour se rendre dans le coin de la cour où elle voulait montrer l’invention qui lui tenait à cœur.

La nacelle carrée à fond de bois et aux côtés ajourés en bambou se balançait doucement à quelques centimètres du sol. Des cordes partaient des quatre coins et se rejoignaient deux mètres plus haut en un tressage serré qui montait jusqu’à une poulie crantée à plusieurs mètres de hauteur avant de redescendre au sol où deux eunuques pouvaient la tirer pour faire monter la nacelle ou bien la relâcher pour la faire redescendre. Le tout supporté par un immense palan de bois étayé et fixé au sol.

Chün monta dans la nacelle et se fit hisser en l’air jusqu’à ce qu’elle voit le spectacle qu’elle voulait offrir à la Princesse "qui voulait un cheval pour sauter les murs du Palais". Puis elle commenta ce qu’elle voyait sans trop en dire, voulant faire naître le désir chez l’Impératrice ou ses suivantes de tenter l’expérience.

Les tuiles dorées sont un enchantement ! De ce côté du Palais, les bâtiments descendent en cascade et les cours, en cette saison, sont magnifiques. Il est difficile de décrire autant de beauté...

Quand elle redescendit dans la cour, des murmures fusaient derrière les éventails. Elle se contenta de vanter la solidité de l’engin, les aménagements qui avaient été fait pour que la Princesse Cai Cai ne courre aucun risque, comme la hauteur des bords de la nacelle, et offrit d’accompagner qui voudrait se joindre à elle, preuve également que tous les poids avaient été maîtrisés.

Quelques suivantes, plus téméraires que les autres, se tortillaient d’excitation en espérant que l’Impératrice leur donnerait l’autorisation de monter dans les airs… L’eunuque qui avait accompagné Chün dans les essais, était également présent et prêt à se plier à l’exercice encore une fois.

Chün n’osait pas prédire ce qui pouvait se lire sur le visage de l’Impératrice et attendit le verdict le cœur battant.
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Sun Xian
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MessageSujet: Re: Cour de l'angle Sud [libre]   Cour de l'angle Sud [libre] EmptyMar 30 Sep - 23:51


L'impératrice devait admettre que la cour du pavillon des Chrysanthèmes était toujours aussi bien décoré. La concubine Zhuge Pin, même sous ses airs innocents, faisait de son mieux pour conserver l'intérêt de l'empereur. Lui qui était un admirateur de la nature, évidemment qu'elle rendrait ses jardins magnifiques! Yinping ferma doucement les yeux, voilà qu'elle s'adonnait à nouveau à une crise de jalousie. Elle inspira, puis expira discrètement. Non, elle ne pouvait penser en mal de cette jeune mère attachante. Lin Pin avait toujours été respectueuse envers elle. Malgré les faveurs de l'empereur, elle n'était jamais devenue arrogante et venait toujours lui payer ses respects tôt le matin et lui tenir compagnie. Un sourire amer ourla les lèvres de l'impératrice, non, elle ne pouvait lui en vouloir à l'empereur d'apprécier autant sa concubine, car elle était tout ce qu'il appréciait chez une femme, même s'il refusait de l'admettre ouvertement. Il y avait des choses que seule la première et légitime épouse pouvait connaître sur l'homme qui partageait sa vie.

La mère de la nation suivit patiemment la tutrice au travers des jardins pour finalement se retrouver vers une drôle de création de l'homme ou dans ce cas-ci, une création de la tutrice. Le phénix étudia le mécanisme attentivement avant de s'approcher avec prudence de la nacelle. Elle prit son mouchoir et toucha au bord de la nacelle par l'intermédiaire du beau tissu de soie. Yinping observa ensuite les cordes avec curiosité avant de reculer doucement lorsque la tutrice monta à bord de la nacelle. Celle-ci se fit monter par des eunuques qui utilisaient la simple force de leurs muscles pour faire monter la jeune femme. Impressionnée, l'impératrice se permit quelques applaudissements délicats.

Une fois au sommet du mécanisme, la tutrice s'amusa à lui décrire ce qu'elle voyait avec un ravissement fort plaisant. Puis, lorsqu'elle descendit au bout de quelques minutes, elle lui vanta merveilleusement les qualités de l'objet et que la sécurité de la princesse était assuré. L'impératrice examina la tutrice de la tête aux pieds, puis la nacelle. Elle tourna ensuite la tête vers les membres de sa suite qui semblaient visiblement attendre une permission d'essayer le manège considéré amusant.

-Vous êtes bien créative, Tutrice Chün Müdân, la complimenta l'impétrice avant de tousser soudainement dans son mouchoir. Sa servante s'approcha rapidement et s'enquit de son état, inquiète. La mère de la nation lui fit signe que tout allait bien et s'essuya pudiquement les lèvres. Bon, je sais très bien que ces filles souhaitent essayer votre création, allons jeunes filles, allez-y.

Pendant que les jeunes servantes se dépêchèrent pour se mettre en ligne pour essayer l'engin. L'impératrice s'éloigna afin d'avoir une meilleure vue de la chose. Au bout d'un moment, elle parut satisfaite et lança un regard complice à la tutrice.

-Il s'agit d'une idée très originale et je sais aussi que la princesse adore être en hauteur malgré les dangers que cela peut apporter, fit remarqué la mère de la nation. Toutefois, votre nacelle semble tout à fait sécuritaire et je crois que cette attraction sera un pur ravissement pour la princesse, j'ai bien fait de me fier à vos talents, jeune femme.

Des gloussements purement féminins se firent entendre et l'impératrice ne pu s'empêcher de sourire gaiement, mais son expression dissimulait une certaine mélancolie. Elle n'avait pas eu la chance d'élever son fils, le premier prince impérial, celui-ci aurait à peu près le même âge que la princesse Cai Cai s'il avait survécu à la fièvre, mais cela était chose du passé. Guan Yinping leva les yeux vers le haut du manège, celui-ci soutenait trois servantes à la fois. Celles-ci rirent comme des enfants, puis s'amusèrent à regarder par-dessus la petite muraille cerclant le pavillon des chrysanthèmes. Une quinte de toux assaillit l'impératrice à nouveau, mais elle fit signe à sa fidèle servante de rester en arrière. Ah, si seulement son fils était encore vivant aujourd'hui, il se serait amusé à grimper dans la nacelle et y rester toute la journée.

-Quel dommage qu'il ne reste pas suffisamment de temps avant l'anniversaire de la princesse, commenta l'impératrice en admirant la nacelle qui descendait. Je crois que cela aurait été une bonne idée de tailler dans le bois la forme d'un cheval et demandé aux artistes du palais de peindre l'animal. Nous aurions pu suspendre la forme animale sur le devant de la nacelle, poursuivit-elle avec un sourire rêveur. Nos artistes sont très talentueux!

C'était le genre d'idée que seule une mère cherchant à émerveillé son enfant pouvait avoir, mais elle n'avait pas d'enfant et n'en aurait jamais non plus. Avoir une progéniture à elle n'était plus que les vestiges d'un songe passé. Elle soupira doucement.

-Je vous remercie au nom de la famille impériale, Tutrice, sachez que vos efforts ne seront pas en vain et comme prévu, vous recevrez une jolie somme à votre salaire à la fin du mois.



(HRP: Je te laisse l'honneur de conclure ce rp Wink)
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