Les douloureux chemins de la vérité. ( PV )

Les gardes comme la princesse avait tenté de protester encore un peu, mais Burkhan n'avait rien voulu savoir. D'ordinaire, peut-être aurait-il écouter les arguments de chacun, mais c'était un cas exceptionnel. Et s'il n'abusait quasiment jamais de son pouvoir pour forcer les choses, il trouvait un certain amusement à railler ses gardes, qui comme toujours avaient fait preuve d'un zèle à toute épreuve.

Une fois seul à nouveau, Burkhan se déplaça quelque peu pour regarder au dehors. Le soleil commençait à disparaître derrière les montagnes, il était bien sûr trop tard pour se rendre au Temple de Quingol. Sa visite de courtoisie attendrait, tant "l'affaire" qui venait de lui tomber dessus était majeure. Plus personne ne se déplaçant au Palais à une heure pareille, il était quasiment certain qu'aucun travail ne l'attendrait à la salle du trône. Ainsi, le Khagan choisit de profiter des dernières heures de jour pour aller voir Alia. Elle devait probablement en finir avec une leçon quelconque.

Traversant les couloirs du Palais, Burkhan pénétra dans la bibliothèque impériale. Là, entre les hauts rayonnages, était attablée Alia. A ses côtés, son professeur lui apprenait les chiffres. Mais à la vue du Khagan, l'enfant se désintéressa totalement de ses livres pour courir vers son père. Papa! s'exclamait-elle.
La soulevant de terres, Burkhan lui fît son plus beau sourire, et alors qu'il l'enlaçait, il fît signe au professeur qu'il s'occuperait d'Alia pour la journée. Celui-ci s'inclina promptement avant de s'éclipser. Se focalisant de nouveau sur Alia, Burkhan entendit celle-ci lui demander: Est-ce qu'oncle Lims est rentré?

Le Khagan sourit tristement. Chaque fois qu'il voyait sa fille, c'était toujours la première question qu'elle posait. Si cela lui faisait plaisir de voir que sa fille se souciait du sort de Lims, cela lui rappelait également tout le danger qu'il encourait, à chaque seconde supplémentaire qu'il passait dans les routes arides. Non, mon petit Sigre. Mais la personne qu'il est parti chercher à fini par venir toute seule aujourd'hui. Bien évidemment, Alia ne savait pas de qui il s'agissait. C'était d'ailleurs un aspect auquel Burkhan n'avait pas réfléchi: quelle serait la réaction de sa fille si jamais il venait à épouser Tshona? Cela l'inquiétait un peu. Et alors qu'il contemplait les traits enfantins d'Alia, si semblables à ceux de Tuuya, il remarquait qu'elle aussi semblait inquiète. Mais alors... ça veut dire qu'oncle Lims peut revenir maintenant? Oui ma chérie. Mais comme il ne sait pas encore que cette personne est ici, j'ai envoyé un de nos meilleurs escadrons pour le lui dire. Il sera bientôt de retour.

Du moins, je l'espère... avait-il ajouté pour lui-même. La lettre qu'il avait reçu quelque cycles plus tôt l'avait mis devant le fait accompli: son frère était quasiment mort, et il aurait pu ne jamais le savoir. Sans Tshona, il l'aurait perdu. Tout comme Lims semblait l'avoir fait, il avait sous-estimé ces routes arides, et il avait failli le payer très cher. Toutefois, sa réponse avait semble-il calmé Alia, qui concluait d'un Tout ira bien. Lims est super fort! Cela arracha un nouveau sourire à Burkhan. Soulevant son enfant dans les airs, il fît semblant de gronder Plus fort que moi? Les rires d'Alia l'apaisèrent. Il termina la journée à ses côtés, à jouer, jusqu'à la nuit tombé. Le temps de quelques heures, il avait oublié Tshona, Lims, ses obligations... Lorsqu'il quitta les appartements d'Alia après l'avoir couché, il se sentait léger. Ce sentiment ne durerait pas, mais même éphémère, il était des plus agréables.

Fin du RP.