De sang et de soie.
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 Quand le dragon se lève [solo]

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Sun Xian
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Sun Xian


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Quand le dragon se lève [solo] Empty
MessageSujet: Quand le dragon se lève [solo]   Quand le dragon se lève [solo] EmptyMar 29 Juil - 6:07


Le Dragon ferma les yeux un instant, appréciant la douce brise qui s'était levée pour caresser sa sombre chevelure qu'il laissa onduler dans son dos. En ce jour humide d'été, l'empire pouvait se réjouir d'un brin de fraîcheur longuement désiré. L'empereur espéra sincèrement que les récoltes allaient être encore réussites cette année, car l'empire ne pouvait se permettre une seconde grande famine en si peu de temps. Le fait d'atteindre une certaine stabilité économique après autant d'empereurs incompétents en avait surpris plus d'un, mais qui pouvait-bien s'en plaindre? Lorsque l'économie roulait bien, alors il savait que la population pouvait le ressentir positivement. Le travail avec été difficile, entre ministres et seigneurs corrompus et de nombreuses dettes, il avait pensé autrefois, l'espace d'un instant, que cela allait être impossible, mais il avait prit les bonnes décisions et choisi les bonnes personnes pour se tenir à ses côtés. L'empire n'avait pas été aussi prospère depuis quelques générations.

Liu Ma poursuivit sa marche au travers des différents ponts et couloirs du palais. Une pluie fine avait débutée, un temps typique de l'empire pendant la saison chaude et dont la population était habituée. Les gouttes fraîches se mirent à picoter plus férocement les nombreux toits du palais et un serviteur vint lever une large ombrelle au-dessus de sa tête au-moment où il mit définitivement les pieds à l'extérieur. Son pas était calme, serein et on les entendit à peine frotter le pavé mouillé. Il leva les yeux, inspira l'air délicieux des jardins impériaux. En entendant les gouttes résonner fortement sur le bambou de l'ombrelle, il se dirigea instantanément vers les pavillons des femmes du palais, réfugiant à nouveau son corps sous les toits impériaux. Il poursuivit cependant son chemin en faisant glisser sa main dénudée sur la rambarde de bois rougi, les gouttes exploratrices se frayant un chemin sensuel entre ses doigts.

Quelques mètres devant lui s'arrêta une silhouette qu'il reconnut aussitôt. L'empereur cessa d'avancer et lança une expression qu'il voulu affable à l'impératrice qui tenant à quelques pas de lui. La dame impériale leva un regard triste vers lui, ses lèvres forçant un sourire poli. Malgré la tristesse qu'il voyait miroiter dans ses jolis yeux, il savait que son sourire ne contenait pas moins d'affection qu'auparavant et pourtant, sa présence continuait de le rendre presque malade, même après tout ce temps.


-Impératrice, constata-t-il tranquillement. Avez-vous bien dormi?

La jeune femme fit sa révérence, puis osa s'approcher davantage de lui. Elle était sa femme légitime, sa première épouse et pourtant, depuis l'incident, il continuait de la traiter courtoisement en étrangère. Cette situation ne faisait plaisir à personne et pourtant, ils poursuivaient sur cette voie froide et nébuleuse.

-Très bien, Votre Majesté, puis-je savoir où vous allez en cette jolie matinée pluvieuse? rétorqua la jeune femme en baissant docilement les yeux vers le bas de sa robe.

L'empereur s'avança et s'arrêta à sa gauche. Il était plus grand qu'elle et la surpassait de plusieurs centimètres. Intimidée par cette présence mâle, la dame conserva son regarde rivé sur le pavé, les mains dissimulées sous ses amples manches sur son ventre toujours plat et privé de la semence du dragon de l'empire. Malgré toute l'affection qu'elle avait pour cet individu, elle le trouvait toujours aussi terrifiant. Privée des faveurs de l'empereur, elle savait que ce n'était plus qu'une question de temps avant que celui-ci ne décide de se débarrasser d'elle, mais comment pouvait-elle lui donner ce qu'il désirait tant s'il ne prenait même pas la peine de lui rendre visite?

-Je rends visite aux princesses impériales, dit-il simplement, avez-vous oublié l'anniversaire de la princesse CaiCai, Impératrice?

Il vit les épaules de la dame s'affaisser lourdement comme s'il avait déposé un manteau de fer sur cette partie tendre de son corps. L'impératrice connait son rôle auprès de l'empereur et en tant que reine du harem impérial, mais chaque fois qu'elle voyait son légitime époux auprès de ses autres femmes, auprès de ces enfants qu'elle ne lui avait pas donné elle-même, elle ne pouvait s'empêcher de ressentir un pincement douloureux sous sa poitrine et la graine pernicieuse de la jalousie s'épanouir perversement dans sa conscience. Ses doigts tremblèrent, la tristesse et la mélancolie l'assaillirent violemment. L'image d'un corps d'enfant inerte dans ses bras apporta des larmes brûlantes à ses yeux, puis elle se détourna.

-En effet, l'anniversaire de la petite princesse est tout près maintenant, déclara-t-elle sans dévoiler l'amertume qui grondait à l'intérieur d'elle. Je vous souhaite une bonne journée, Votre Majesté.

Le dragon apporta sa main vers son visage, elle sursauta. Allait-il la toucher enfin? Ses doigts mouillés laissaient tombé quelques gouttes sur la joue de la dame. Il était si près et pourtant encore si loin. Les serviteurs qui se tenaient dans la suite de l'empereur détournaient poliment les yeux, mais rien n'arriva, à la plus grande déception de l'impératrice. L'empereur s'était contenté de froncé des sourcils, puis de reposer sa main humide sur la rambarde écarlate. La bouche entrouverte, les yeux choqués, la reine du harem le regarda partir, le cœur brisé.

-J'ai aussi perdu un fils cette journée-là, Votre Majesté! s'exclama-t-elle, les yeux emplit de larmes avant de porter vivement sa main à sa bouche maudite.

Sun Lia Ma s'arrêta sèchement, son cœur se serrant sous sa poitrine, mais son visage ne dévoilait rien de son tumulte intérieur. Il se tourna lentement vers l'impératrice et la considéra longuement, conservant un silence aussi cruel que s'il avait osé prononcer quelques mots au sujet de cette mention à un passé pénible. Il finit par se retourner et poursuivit son chemin, laissant son impératrice peinée derrière lui sans se retourner une nouvelle fois. Non, il ne la détestait pas vraiment, mais depuis la mort de son premier fils, il avait perdu tout sentiments envers elle, hormis le respect qu'il lui devait et qu'il avait toujours ressentit envers sa personne et sa famille. La vérité était flagrante: il était un couple impérial brisé et sans héritier.


-Bà Ba! s'écria une voix enfantine et enjouée lors de l'arrivée de l'empereur dans le pavillon des Chrysanthèmes, le pavillon appartenant à Dame Huan Fei. Il avait offert à celle-ci le titre de concubine impériale après la naissance de leur deuxième fille et avait changé le précédent nom de son pavillon pour le pavillon des Chrysanthèmes en l'honneur de ses fleurs préférées et aussi celles de sa fille aînée, la princesse CaiCai.

L'empereur posa un genou par terre et accueillit l'enfant dans le creux de ses bras, puis la souleva avec aisance. La petite fille gloussa, sa bouche minuscule se pressant contre son épaule, les pieds s'agitant vivement dans le vide. Une femme portant de jolis vêtement ornés de magnifiques broderies se manifesta à quelques pas du duo impérial, s'inclina et fit le salut demandé par la présence de l'empereur sous son toit.

-Princesse CaiCai! la réprimanda la dame, soucieuse des divers protocoles. Est-ce une façon d'accueillir l'empereur?

Liu Ma agita sa main vers la concubine impériale, puis déposa la petite fille par terre, lui pinçant amicalement les joues, ce qui lui arracha encore plus de rires enfantins. Il entendit ensuite les babillages commun d'un bambin en bas âge et leva les yeux vers sa seconde fille que tenait une servante sur ses genoux. Il s'approcha de la gamine et lui caressa brièvement le visage. La princesse CaiCai, quant à elle, se tenait tout près de lui, son corps se perdant à moitié sous ses manches amples. Il lui prit affectueusement la main.

-On m'a communiqué que la princesse CaiCai a été malade la nuit dernière, commenta l'empereur sous un ton neutre en observant les traits de sa plus jeune.

La concubine impériale s'approcha de lui et prit sa plus jeune dans ses bras. La servante se redressa et laissa poliment sa place à sa maîtresse. Celle-ci s'apprit et attrapa un petit jouet qu'elle déposa dans les mains de la petite. Le bambin agita le hochet et rit en entendant le tintement des petites cloches accrochées au bout de la tige métallique.

-La princesse a simplement mal digéré son repas du soir, mais le pire est maintenant chose du passé et le médecin impérial m'a signalé qu'il n'y avait rien à craindre, rétorqua la jeune femme avec un sourire rassurant. Ce genre de chose arrive à tout les enfants, Votre Majesté.

L'empereur tendit la main vers la princesse CaiCai et chatouilla sa nuque avec le bout de ses doigts. La jeune fille rigola et demanda ensuite à son père de la suivre jusqu'à un espace ouvert où elle s'entraînait à jouer avec le guqin de sa mère. En père bienveillant, l'empereur s'agenouilla près de la petite fille qui démontra ses talents avec l'instrument au son raffiné. L'enfant pinça les cordes, produisant divers sons qui hélas ne produisirent aucune mélodie digne des oreilles du dragon, mais il apprécia ses efforts. Quelques minutes plus tard, il alla s'agenouiller derrière la princesse, porta ses mains au-dessus des siennes et lui fit pincer certaine cordes, produisant des sons dans un certain ordre. Enjouée, CaiCai se laissa faire, le contact de son père la rassurait, lui faisait plaisir. Elle ne le voyait pas souvent, mais chaque fois qu'il venait à elle, il se faisait toujours attentif et affable, et ce, même si ce n'était que pour quelques minutes. Le dragon resta dans le pavillon des Chrysanthèmes pour le reste de la matinée, honorant la concubine impériale ainsi que ses deux petites filles de sa présence. Ils partageaient un repas venant de la cuisine privée de la concubine et ce moment fut suffisant pour le détendre face à ces tâches à accomplir de la journée.



-Pitié Votre Majesté, s'exclama un homme en se jetant à genoux, le front contre le plancher de la salle impériale. Épargnez-moi, Votre Majesté!

Ennuyé par cette vilaine présence, l'empereur le toisa longuement. Au milieu de la salle du trône se trouvait cet être répugnant qui osait encore lui adresser la parole malgré les preuves accablantes qu'il avait dévoilé à son sujet. Les ministres, dont le nombre était également distribué à gauche et à droite de la salle observaient la scène sans oser dire un mot. Certains avaient rentrés leurs têtes dans les épaules ou baissés les yeux, honteux face à la scène. D'autre regardaient sans hésiter, satisfaits que cet homme corrompu tombait enfin.

Liu Ma se redressa finalement de son trône et descendit les quelques marches qui le séparait de l'individu infâme qui se prosternait devant son empereur. Tous conservaient un silence digne des morts. Une fois devant lui, l'empereur jeta un regard circulaire autour de lui. Tout les membres de sa cour avaient les yeux rivés sur lui, il en vit même quelques uns trembler sous la terreur qu'il arrivait à inspirer sans prononcer un seul mot.


-En tant que ministre, tu dois être au service de notre peuple et me guider dans mes décisions les plus difficiles, déclara finalement l'empereur froidement. Te voilà pourtant ici, proférant encore des mensonges sous mes yeux et devant tes semblables! Emmenez-le et que son exécution serve d'exemple à vous tous! J'ordonne que toute richesses volées des commerçants soient retournées à leurs véritables propriétaires et que tout membre de sa famille ayant participés sous ces infâmes activités soient exécutés à leur tour.

L'ordre impérial avait été annoncé. Des Tigres s'approchèrent, puis agrippèrent fermement le vilain individu qui continuait à se jeter au sol pour implorer le pardon de l'empereur. Ce qui le dégoûta le plus était que son ancien ministre demandait pitié pour sa propre personne et implorait surtout pour sa vie et non celle des siens. Quel personnage dégoûtant!

-Que l'on triple les taxes de sa famille pour les deux prochaines années, ordonna-t-il ensuite.

L'homme hurla, mais il ne l'écoutait plus. Les Tigres le tiraient hors de la salle du trône et un silence pesant s'imposa dans la vaste pièce. Épuisé, l'empereur congédia tout le monde et resta longuement solitaire et silencieux sur son trône. Le rouleau impérial détenant les preuves concernant l'ancien ministre traînait sur sa table et il le considéra longuement. Un autre être corrompu en moins dans sa cour et il en était satisfait. Lia Ma n'avait pas honte de mettre fin à la vie de cet individu et c'est bien cela que tous craignaient. Il était peut-être empereur, autrefois un prince impérial, mais il avait été avant tout un soldat, prêt à consacrer son énergie aux nombreux massacres des batailles passées. Le sang qui souillait ses mains ne le dérangeait plus ou l'avait-il tout simplement déjà dérangé?

-Votre Majesté? entendit le dragon plus loin dans la salle.

Il leva la tête et vit son eunuque accourir vers lui, il était visiblement porteur de nouvelles importantes. Liu Ma le considéra un moment et d'un geste bref de la main, lui permit de prendre la parole.

-Votre Majesté, on m'annonce que la princesse royale de Soriyeo a pénétré récemment sur nos terres et repose présentement en Kwang Num An. Le messager du gouverneur de la province, chargé de sa protection sous vos ordres affirme que Sa Grâce est arrivée saine et sauf, malgré quelques soucis que son escorte aurait eu en cours de route.

Il haussa un sourcil, stupéfait par de telles nouvelles. Sa main s'apposa violemment sur la table, faisant vibrer celle-ci furieusement. Comment cela était-il possible? La princesse royale était une invitée et une diplomate très importante pour la paix entre son empire et son royaume. Furieux, il demanda immédiatement des explications, mais son eunuque le rassura très rapidement.

-Votre Majesté, n'ayez nul crainte, Sa Grâce n'a pas été blessé et le Grand Général de la province a envoyé ses meilleurs soldats pour compléter sa royale escorte, vous n'avez aucun soucis à vous faire, le rassura son eunuque, le regard rivé au sol.

Sun Liu Ma soupira et prit se redressa sur son trône. Il allait demander lui-même de plus amples explications à la princesse concernant le soucis qu'elle avait pu rencontrer sur le chemin. Il était hors de question qu'il la renvoi chez elle si les routes n'étaient pas sécuritaires.

-Mon présent à été envoyé? s'enquit-il après que son inquiétude fut dissipée par les mots rassurant de l'eunuque.

L'homme chauve hocha doucement de la tête.

-En effet, Votre Majesté, votre humble présent et un tuteur ont été envoyés avec succès auprès de Sa Grâce. La princesse royale Sian Nyang devrait arriver dans la cité impériale dans quelques jours, j'ai déjà demandé aux servantes de nettoyé le pavillon qui servira à l'héberger en nos murs.

Satisfait de l'efficacité et des informations offertes de son eunuque, l'empereur lui tapota amicalement l'épaule et se leva pour finalement se diriger vers son propre pavillon afin de se retirer pour la nuit qui tombait rapidement. Son eunuque lui demanda rapidement s'il désirait se retirer chez l'une de femmes de son harem, mais Liu Ma secoua doucement la tête, peu intéressé au contact féminin pour la soirée.

Sous un clair de lune de bonne augure, il leva les yeux vers le ciel et considéra longuement les nombreuses étoiles qui étincelaient brillamment.


-Je me demande à quoi peut bien ressembler Sa Grâce? s'interrogea-t-il à voix haute avant de rentrer dans ses appartements et se préparer pour la nuit à venir.
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